Bon à savoir
Maintenir la motivation et l’implication de ses collaborateurs est autant un enjeu de rationalité économique – préserver au maximum le potentiel de production de l’entreprise et éviter la paralysie – qu’un besoin subjectif : à travers le dynamisme et le comportement positif de ses collaborateurs, le chef d’entreprise puise des ressources précieuses pour galvaniser son énergie et nourrir sa propre motivation.
En pratique
Repérez les signes de démotivation chez vos collaborateurs. Le meilleur indicateur est sans doute plus la fréquence des pauses que leur durée : la multiplication de pauses café ou cigarette trahit une baisse d’assiduité, de concentration, corrélée souvent à une baisse objective du plan de charge. Un autre indicateur de démotivation est la répétition de manifestations d’humeur, de mauvaise volonté, de railleries, entre salariés comme vis-à-vis de l’encadrement – vous y compris.
Prévenez les risques de démotivation, ou anticipez-les. Certains événements de la vie de l’entreprise seront à coup sûr démoralisants et déstabilisants : mesure de licenciement, départ effectif de collaborateurs licenciés, fermeture de bureau, non-reconduction d’un gros contrat stratégique… Ils doivent vous inciter à accroître votre présence auprès des équipes, à donner des marques d’attention, à prendre la parole pour expliquer votre décision, et entendre en retour les questionnements de vos collaborateurs, leurs angoisses. Ces derniers doivent sentir qu’ils existent à vos yeux. Même s’il n’est pas toujours facile d’aller affronter leur regard, ne laissez pas la distance s’installer entre vous.
Comblez au maximum les vides d’activité, en répartissant le plus équitablement possible les missions et les tâches, en multipliant les projets transverses, qui favorisent les synergies de groupe. L’enjeu est d’occuper intelligemment vos collaborateurs, afin que le climat social ne se dégrade pas et que personne ne voit ses compétences s’amoindrir.
Appuyez-vous sur quelques piliers de l’entreprise (délégués du personnel, figures de référence) pour faire passer des messages, inspirer des attitudes, maintenir une dynamique de groupe. Ayez toutefois à l’esprit que certains collaborateurs fiables et mobilisateurs en période d’activité normale peuvent être complètement déstabilisés en période de crise, quand d’autres peuvent au contraire s’y révéler, faire preuve d’une combativité exemplaire. C’est bel et bien sur ces derniers qu’il convient de s’appuyer pour motiver l’ensemble des équipes.
Faites preuve de souplesse et de compréhension dans votre management. Face aux angoisses suscitées par la crise, il est légitime que les salariés aspirent à se retrouver, à partager leurs inquiétudes, au sein même de l’espace de travail. Ces temps d’échange sont précieux pour entretenir un lien et une conscience du collectif. Néanmoins, passé le temps de la stupeur, les équipes ne doivent pas rester captives de leur morosité et doivent savoir se remettre au travail. À charge pour vous de les y inciter avec justesse et fermeté, au bout d’une dizaine de jours.
Alerte rouge !
Lorsque vos collaborateurs multiplient les pauses, à fréquence de plus en plus rapprochée.
À retenir
Le management des équipes en période de crise doit être une combinaison équilibrée de fermeté et de compréhension, afin de responsabiliser chacun sans provoquer d’inutiles tensions. La motivation dans l’entreprise est un cercle vertueux, l’attitude du chef d’entreprise influençant celle des collaborateurs, et inversement.