La « crise » … ce mot qui génère à la fois angoisse et méfiance, qui parfois nous paralyse, fait partie de notre quotidien depuis près de 50 ans. D’ailleurs, nous devrions dire “les crises” car, depuis 1973, elles se succèdent sans vraiment nous laisser de répit.
Ce qui est certain, c’est qu’elles n’ont cessé de nous accompagner et nous ont obligés à profondément nous transformer. C’est donc à nous de les apprivoiser !
La crise sanitaire, qui continue à faire des vagues saisonnières, a sérieusement marqué les corps et les esprits. Nous avons dû nous soumettre à l’isolement forcé, au télétravail, aux distances imposées. Nos sourires se sont figés derrière des masques. A cela s’est ajoutée la crise inflationniste qui fait flamber les prix des matières premières, le tout aggravé par une guerre en Europe, si proche de nos portes.
L’instabilité géopolitique mondiale a renchéri de façon extravagante le prix de l’énergie, affectant directement l’équilibre économique de certaines entreprises comme Duralex, qui doit suspendre son site d’Orléans pour 5 mois. Mais aussi Camaïeu, déjà fragilisée avant la crise sanitaire, qui n’a pu supporter le bouleversement drastique des habitudes de consommation ou encore Poilâne, référence de la boulangerie en France et dans le monde, qui fait, quant à elle, l’objet d’une procédure de sauvegarde.
De nombreux secteurs et notamment celuide l’industrie tirent également le signal d’alarme après avoir vu leur facture d’électricité multipliée par 4, voire 8.
La fin des aides gouvernementales, accompagnée du remboursement des Prêts Garantis par l’Etat (PGE), est par ailleurs venue alourdir la trésorerie, déjà chancelante, de bon nombre d’entreprises.
Bref, les défaillances d’entreprises sont reparties à la hausse et on perçoit, dans l’ensemble de la population, un manque de confiance et une certaine torpeur paralysante.
Pour autant, les Français doivent-ils baisser les bras et pratiquer la politique de l’autruche ou au contraire négocier un nouveau virage ? Autrement dit, avons-nous de sérieuses raisons de demeurer positifs ? Résolument oui !
Notre passé parle pour nous. La France a connu des situations identiques, parfois bien pires. Elle s’en est toujours relevée plus forte, en se transformant et s’engageant vers des voies nouvelles. Comme au lendemain de la 2e guerre mondiale, lors des “Trente Glorieuses”. La France était alors devenue leader mondial de l’industrie. Puis face à de nouveaux enjeux économiques, elle s’est alors lancée dans un processus de désindustrialisation avec notamment le partage illusoire du temps de travail, un choix qui l’a précipitée vers une dégradation de son industrie, avec des politiques de prix et d’investissements non adaptées aux transformations profondes de nos organisations, exacerbées lors de la crise de 2008. Nous avons donc mis l’accent sur les services, le numérique et la recherche, au détriment du secteur industriel, en grande partie délocalisé.
Pour autant, les crises successives nous ont toujours appris à repenser nos modèles et à nous adapter. Elles ont même été une opportunité pour les entrepreneurs audacieux. N’oublions pas que le mot crise vient du grec “krisis” qui signifie “trier, agir en faisant un choix”. La crise est donc synonyme d’opportunité, de choix et d’action. Certes, elles entraînent la disparition de certaines entreprises mais elles permettent aussi de faire émerger de nouveaux acteurs, construits sur de nouvelles idées, de nouvelles dynamiques et donc de nouveaux métiers.
Aussi avons-nous vu se créer, ces dernières années, “BlaBlaCar”, première communauté mondiale de co-voiturage de longue-distance, mais également “Le Slip français”, fondé par Guillaume Gibault, qui a présenté au salon du “Made in France” sa vision de l’entreprise textile du futur. Nous pourrions aussi évoquer le record de créations d’entreprises au début de l’année 2021, en pleine crise sanitaire permettant ainsi à de nouveaux entrepreneurs de se lancer dans l’aventure !
Puis elles permettent aussi de réviser nos stratégies économiques. La dépendance de notre industrie pharmaceutique, dont certains principes actifs sont exclusivement produits dans des pays à bas coûts, a provoqué récemment une prise de conscience sur la nécessité de produire à nouveau sur notre territoire national.
Le retour de l’industrie en France, avec la nécessité écologique de circuits courts, n’est donc plus une utopie.
En période de crise, rien ne nous interdit de créer et de développer un projet entrepreneurial, bien au contraire. La crise nous oblige à nous réinventer, elle permet de dénicher plus facilement des talents disponibles pour bâtir des fondations solides.
Alors, OUI, c’est en période de crise que les entrepreneurs audacieux montent leurs projets !
En tant qu’entrepreneur, j’ai moi-même connu deux crises : celle de 2008, où mon entreprise SOLIC s’est retrouvée au tribunal de commerce de Nanterre ; et celle de 2020, année où j’ai décidé de monter VALUMEN.
Après un revers entrepreneurial, directement lié à la crise de 2008, qui m’a appris beaucoup de choses racontées dans mon premier livre “Ma petite entreprise a connu la crise”, j’ai fait montre de résilience en créant une nouvelle entreprise – VALUMEN – le 6 mars 2020. La France entière entrait “en guerre” contre un virus invisible, je partais “en quête” d’opportunités.
Parti d’une feuille blanche et fort de mes expériences entrepreneuriales précédentes, j’ai pu réunir tous les ingrédients nécessaires au lancement et au développement d’une nouvelle activité, qui offre une solution face à l’adaptation au monde du travail et aux nouveaux besoins des entreprises. En créant Valumen, j’ai souhaité mettre l’humain au cœur de notre offre singulière et globale. Notre offre s’articule autour du Management de Transition, de l’Executive Search et du Séminaire & Conseil de Direction. Nos talents sont au service des enjeux de nos clients qu’ils soient de courts, moyens ou longs termes.
Définir un projet ambitieux, réunir les fonds pour sécuriser la phase d’amorçage, s’entourer des meilleurs talents, tirer les enseignements de la crise pour offrir de l’agilité et de la réactivité dans une période bien tourmentée, tout cela m’a guidé pour créer Valumen. Seulement deux ans après sa création, VALUMEN a intégré le classement de 2022 des Echos des 500 meilleures croissances d’entreprises. Cela m’a poussé à écrire mon second livre “Ma Petite Entreprise ……a encore connu la crise” (Editions Les Peregrines) qui raconte tout mon processus de résilience en période de crise, où je m’inspire directement de mon expérience pour transmettre quelques conseils aux entrepreneurs.
Restons inspirants, positifs ! La crise, les crises sont bien des opportunités pour entrepreneurs audacieux ! Nous les vaincrons !
Nicolas Doucerain est entrepreneur et auteur français. Il dirige actuellement l’entreprise VALUMEN, et est chroniqueur entrepreneurial sur différents médias nationaux. Il parraine plusieurs associations à valeurs humanitaires, dont l’association Second Souffle qui aide les entrepreneurs en difficulté à rebondir.
Plus d’informations sur www.valumen.com