Bon à savoir
Dans une PME, la tentation est forte, pour le dirigeant confronté à des difficultés inhabituelles, de chercher à assumer seul la gestion d’une crise. Ceci est une conception erronée et contre-productive de son rôle. À la manière d’un chef d’orchestre, vous devez savoir vous appuyer sur les conseils de collaborateurs compétents et complémentaires, et ne pas hésiter non plus à recueillir l’éclairage de professionnels externes à l’entreprise.
En pratique
Sollicitez régulièrement l’avis du comité de direction, à qui il revient de conseiller, d’informer, de réagir aux propositions du dirigeant. Un exercice qui n’a évidemment de sens que si le chef d’entreprise sait être à l’écoute et se montre réceptif aux suggestions qui lui sont faites, ainsi qu’aux critiques.
Instaurez un échange permanent avec votre responsable financier, et sollicitez-le sur tous les arbitrages stratégiques. En bâtissant et pilotant les budgets, en assurant le contact avec les banques, en suivant le recouvrement ou encore en mettant en place les tableaux de suivi d’activité (chiffre d’affaires, trésorerie), le responsable financier est sans doute votre collaborateur disposant de la vision la plus précise des perspectives de l’entreprise à court et moyen terme.
Au-delà du cercle de direction, renforcez le lien et multipliez les opportunités d’échanges avec les salariés de l’entreprise. Les instances représentatives du personnel (délégués du personnel, CHSCT…) et les responsables managériaux sont à cet égard des interlocuteurs à privilégier. À travers eux s’expriment les préoccupations des salariés, tout comme peuvent être explicitées certaines décisions prises par l’équipe de direction.
Pour dresser les bons diagnostics et prendre les mesures adéquates, certaines compétences font défaut au dirigeant et à ses collaborateurs. Il importe de prendre conscience de cette limite et de ne pas hésiter à sous-traiter certaines démarches : dans le domaine juridique (fiscalité et droit social), mais aussi dans le domaine des finances et des ressources humaines (mise en place d’un Plan de sauvegarde de l’emploi, reclassement des salariés…).
Il peut être salvateur, pour le dirigeant, de s’appuyer sur une personne de confiance extérieure à l’entreprise, afin d’être écouté, éclairé, questionné dans ses choix stratégiques (réorientation de l’activité, mesures d’économie). De tels conseils seront d’autant plus bénéfiques qu’ils émaneront d’un individu disposant d’une bonne connaissance du monde de l’entreprise.
Alerte rouge !
Lorsque vous vous apprêtez à prendre une mesure importante pour l’avenir de l’entreprise sans en avoir préalablement discuté avec quiconque.
À retenir
La lucidité et l’efficacité du chef d’entreprise dépendent largement de sa capacité à recueillir des avis extérieurs et déléguer son action. Le fantasme de l’omniscience et de l’omnipotence du dirigeant fait obstacle à une gestion de crise performante.