Bon à savoir
Le dirigeant, c’est acquis, ne peut espérer améliorer par lui seul la situation de son entreprise. Le croire serait même fort contre-productif. Mais pour pouvoir bénéficier du soutien et de l’aide exemplaire de son entourage (collaborateurs, partenaires commerciaux, entourage familial), encore faut-il que le chef d’entreprise donne lui-même des gages d’exemplarité. Une règle de bon sens, avec laquelle il est parfois tentant de prendre quelques libertés.
En pratique
Quelles que soient la noirceur des pensées qui vous traversent, les préoccupations qui vous assaillent, vous devez adopter dans l’enceinte de l’entreprise l’attitude et le comportement que vous aimeriez trouver chez vos collaborateurs : dynamisme, volontarisme, bonne humeur, écoute, disponibilité… N’y voyez ni hypocrisie, ni duplicité : il s’agit bien plutôt d’inspirer des attitudes positives, qui influeront sur le moral des équipes et vous donneront en retour la force de combattre.
Renvoyez une image de confiance et de détermination à vos partenaires externes : clients, banquiers, fournisseurs, concurrents… Plus facile à dire qu’à faire, sans doute, surtout lorsque l’angoisse vous ronge. Mais une expression ou des propos moroses, désabusés, ironiques, risquent d’être interprétés comme le signe prémonitoire de votre échec annoncé. Dur dans ces conditions d’espérer recevoir le soutien durable de vos partenaires. Quant à l’impulsivité, notamment à l’égard d’un client qui tarde à régler une facture, elle est absolument rédhibitoire.
Appliquez-vous les remèdes que vous imposez aux autres : comment en effet prôner une cure d’austérité si vous ne réduisez pas vous-même votre train de vie ? Supprimez vos avantages en nature : fin du remboursement des notes de frais non justifiées par un impératif commercial objectif, suppression des voitures de fonction, des éventuels appartements de fonction. Supprimez également vos avantages en espèce : fin des primes et intéressements. Des mesures qui valent pour le dirigeant comme pour son comité de direction. À noter qu’en cas d’aggravation des difficultés, et de surcroît si vous êtes amené à prendre des mesures de licenciements, une baisse de votre rémunération s’impose, dans des proportions significatives : ne vous complaisez pas dans la seule symbolique du geste, mais visez bel et bien l’impact réel sur les finances de l’entreprise !
Alerte rouge !
Lorsque le dirigeant exige des sacrifices de la part de ses équipes sans lui-même s’en imposer.
À retenir
L’exemplarité est sans doute le premier indicateur du sens des responsabilités du dirigeant et de sa capacité à prendre la juste mesure des contraintes imposées par la crise. Ainsi, être exemplaire ne renvoie pas seulement à une exigence éthique : il s’agit d’une nécessité éminemment pragmatique. Le dirigeant tire en effet de son exemplarité un surcroît d’autorité et de légitimité pour orchestrer le redressement de l’entreprise.